Les cimetières musulmans du Caire, souvent appelés la "Cité des morts", contrairement aux cimetières des pays occidentaux, ont toujours été destinés à accueillir également des vivants. Les immenses complexes multifonctionnels construits par les dirigeants et les dignitaires comprenaient non seulement des tombes, mais aussi des écoles, des boulangeries, diverses organisations caritatives et des installations de service élaborées qui employaient en permanence de nombreuses personnes vivant dans les cimetières.
Au cours des cinquante dernières années, la population du Caire a augmenté en flèche, tout comme le nombre de personnes dans sa nécropole. Aujourd'hui, le quartier de Qaitbey, situé dans la partie est (ou nord) du cimetière, abrite de nombreuses communautés et son marché principal est souvent animé. On pense souvent à tort que les habitants du cimetière sont une bande de parias qui se livrent à des activités sinistres tout en squattant les tombes. C'est très loin de la vérité. Les habitants du cimetière ne sont qu'une communauté parmi d'autres dans la mosaïque sociale du Caire, vivant leur vie quotidienne, travaillant, faisant du commerce, achetant leurs provisions, élevant leurs enfants et célébrant leurs fêtes.